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Spéléo Magazine 89

Si je cache à la société que j’ai trouvé une cavité exceptionnelle (préhistorique par exemple, pur hasard !), j’agirais de façon malhonnête au regard de la loi. Mais si je décide de diffuser cette découverte, elle risque de m’apporter une somme d’ennuis incalculable au regard des expériences du passé ! Je me retrouve alors divisé entre des principes ou « valeurs » auxquels j’accorde de l’importance. Bonjour le dilemme. Devant une telle situation, la notion d’enjeux éthiques apparaît. Dans nos débats spéléologiques souvent houleux où la surdité l’emporte à la compréhension, il est souvent question au final de dilemmes éthiques ou moraux, ou encore de « conflits de valeurs ». Il s’agit généralement de découvertes fortuites (même si prospections et désobstructions sur nos territoires emplois  la quasi-totalité de notre temps d’explorateurs) où les valeurs et les principes entrent en opposition et rendent les décisions difficiles.

L’éthique conduit à se demander « quels sont les valeurs et principes les plus importants pour la spéléologie et/ou le spéléologue ? Pourquoi ? ». Répondre à ces questions permet de faire face aux dilemmes éthiques que l’on rencontre, et éventuellement de les solutionner. L’éthique admet la discussion, l’argumentation, voire les paradoxes, au contraire de la morale qui ignore les nuances. L’éthique permet de sauvegarder le groupe d’amis qui se retrouve chaque week-end pour accomplir de belles choses…

Une chose qui a de la valeur est supérieure à d’autres sous certains aspects. Elle est désirable. Elle a de l’importance. Dire qu’une chose a de la valeur suppose donc de l’évaluer et de la comparer avec d’autres. Bien entendu, il ne s’agit pas de spéculer sur son prix car la principale difficulté reste souvent de déterminer, entre plusieurs valeurs importantes, laquelle ou lesquelles reflète le mieux la société (club, fédération) dans laquelle on souhaite vivre ou agir.

Le monde souterrain reste un territoire à apprivoiser, pour en apprécier réellement tout son caractère…

Serge Caillault

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Spéléo Magazine 82

La météo a-t-elle perdu la tête ? Vivons nous des épisodes de dérèglement climatique ? Subissons nous des variations climatiques à amplitudes intenses ? Nous dirigeons nous vers un temps à l’anglo-saxon ? Le beau temps fait-il grève ? Que de questionnements, en ces premiers jours d’été où il faut ronger son frein pour enfin débuter, les prospections sur nos lapiaz, les explorations de nos montagnes et parcourir nos rivières souterraines.

La neige n’a jamais été aussi abondante que cet hiver. Par endroits il y a eu plus de dix mètres cumulés ! Actuellement remplacé par un temps pluvieux qui n’en finit pas, sans grande chaleur… Les cavités sont en crue, je n’ose dire inonder au regard du réseau de la Luire (Drôme) qui a crevé deux fois cette année. C’est déjà très exceptionnel que le réseau déborde (plus de 20 m3/s) une fois tous les cinq ans !

Restons optimistes. La variabilité naturelle a déjà existé. Quand on s’intéresse à l’histoire de la météorologie depuis le début du XXe siècle. Bien avant le discours entendu sur le réchauffement climatique, on assistait déjà à des orages violents, voire plus virulents que ceux que le sud-ouest de la France vient de vivre (grotte de Lourde). Notre pays a même connu deux tornades, dévastant tout sur son passage ! Mais peut-être assistons-nous, cette année, après trois ou quatre années de sécheresse ou de déficit en eau, à un effet de régulation climatique ?

Les phénomènes climatiques que nous vivons (subissons) nous offrent quelque chose d’important, je crois, c’est la modestie face aux éléments naturels ; assurément quelque chose de plus précieux encore que la modestie : la simplicité. Cette simplicité qui lutte en permanence contre notre orgueil, voir plus, contre notre vanité, entretenue à son paroxysme par notre civilisation occidentale.

Aujourd’hui, la science météorologique est relativement fiable à sept ou huit jours. Cela devrait pouvoir nous rassurer et anticiper la montée des eaux pour les explorations estivales. Cela n’empêche pas d’équiper les obstacles hors crue…

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Spéléo Magazine n°63

Les comportements de mes amis spéléologues connaissent comme mes pauvres actions financières d’importantes fluctuations. En effet, force est de reconnaître que notre microcosme est bien le reflet d’un monde dont la sagesse semble ne plus être une vertu cardinale. Le meilleur et le pire coexiste aussi au fond de nos gouffres et dans la tête de ceux qui y cherchent paix et voluptés esthétiques.

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Spéléo Magazine n°49

Grotte Chauvet, dix ans déjà… Le temps est relatif. Dix ans nous séparent de la découverte, en décembre 1994, de cette fantastique galerie d’art rupestre, d’une richesse exceptionnelle, par une équipe de copains spéléologues ardéchois. Mais ces merveilles artistiques, le mot n’est pas trop fort, attendaient dans la sérénité de la caverne profonde depuis plus de trente millénaires et l’équipe scientifique qui travaille sur la grotte se garde bien de mettre la charrue avant les bisons.

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Spéléo Magazine n°43

Spéléo est une publication libre qui œuvre depuis douze ans, avec un esprit inchangé : promouvoir la spéléo d’exploration, et faire partager les connaissances sur le monde souterrain, dans tous les domaines. En marge de la fédération, mais jamais contre celle-ci, Spéléo a aussi prouvé qu’il existait une place pour une revue plus libre de sa parole, qui pouvait se lancer sur des débats qu’il est difficile d’imaginer dans les publications officielles. Ce fut il y a quelques années, la tentative de compétition en spéléo qui nous a hérissé le poil, plus récemment, les suites de l’affaire des Vitarelles qui empoisonnent les relations entre spéléos et pouvoir public.

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