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Spéléo Magazine 76

Voici l’hiver… Si nous échangions sur les glacières souterraines pour ensuite mieux les découvrir et les appréhender ? C’est en effet l’occasion d’aborder un univers paradoxal fait de solidité et de mouvement. Univers doublement paradoxale, devrais-je dire, car ce n’est pas au cœur de l’hiver que les glacières sont accessibles à l’exploration. C’est la fin de l’automne qui les voit s’ouvrir pour une période très courte. Ce n’est également qu’une fois le temps des grands froids terminés, à l’aube du ­printemps, que la cavité se dévoile, habillée de ses plus beaux apparats faits de décors translucides aux mille éclats, construit patiemment dans le silence hivernal. Au fil du temps la grotte se transforme, laissant place, à la surprise du spéléologue, à un décorum resplendissant où tout n’est qu’équilibre, à la fois figé et instable, solide et liquide, translucide et coloré !
Il est un fait que depuis quelques décennies, nos glaciers nocturnes s’amenuisent peu à peu. La glace va-t-elle disparaître de nos latitudes ? Encore une question paradoxale lorsque l’on s’intéresse aux deux cavernes présentées dans les pages de ce numéro. L’une, le Chourum Clot dans le massif du Dévoluy, qui ­thésaurise son apport neigeux, nous empêchant de nous insinuer jusqu’à son tréfond, sauf à de rares occasions. Pourtant au fond, tout là-bas, existe un courant d’air prometteur…
L’autre, le gouffre du Scarasson dans les Alpes-Maritimes (cf. Spéléo mag 64 et 68) étudié depuis plus de quatre ans, qui perd inexorablement (à tout jamais ?) son glacier. Néanmoins comme dans un ultime sursaut et pour éviter tout oubli, le gouffre offre au spectateur des bulles uniques et esthétiques qui interrogent les scientifiques. Dernier sursaut avant de laisser la place à un univers minéral immuable ! Dérangée uniquement par quelques curieux méditants sur le passé scintillant de la grotte. Équilibre, tout n’est équilibre. À nous d’essayer de les respecter.
En ce début d’année 2012, l’ensemble de l’équipe de votre revue vous souhaite une excellente année d’exploration.

Serge Caillault

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Spéléo Magazine n°71

Le retour estival des grottologues marque le bilan d’une riche saison d’explorations souterraines. Cette année, comme toutes les années, la moisson a été fructueuse. Elle marque durablement la vitalité de notre activité. Le karst est sillonné intensivement à la recherche du moindre indice qui ouvrira les portes de la découverte et donc d’un plaisir… rarement sevré, toujours renouvelé, jamais égalé.

Cependant, aujourd’hui encore j’entends la même litanie sur l’age des pratiquants, toujours plus élevé. Sur le renouvellement des effectifs et/ou son augmentation qui ne vient pas, ou alors avec trop de parcimonie.

Dans les faits, la durée moyenne de l’activité est de 3 à 5 ans, quel que soit la tranche d’âge considérée. Néanmoins, si l’on regarde honnêtement notre activité, elle n’a rien de transcendant pour un jeune : aller se foutre dans la boue, jusqu’au cou, dans le froid et l’humidité à l’abri de tout regard ou spectateur.

Alors la réflexion m’amène à dire que certainement la grottologie n’est pas un sport pour les moins de 25 ans ; à part la sortie ou les quelques sorties de découverte ou d’initiation. Sur l’ensemble, rares sont ceux qui poursuivent…

Dernièrement, j’étais invité pour une séance photos dans un joli karst du sud de la France. Nous étions six. La moyenne d’âge avoisinait les 65 ans et encore parce que j’étais présent, faisant chuter l’age moyen de l’équipe, dans sa prime jeunesse ! Dans le groupe, Jean, 67 ans. Il a découvert le monde souterrain pour la première fois à 62 ans. Depuis, plusieurs fois par semaine, il prospecte, découvre et réalise des explorations dans le massif situé non loin de sa demeure. Certes la vitesse de progression pour franchir les obstacles s’apparente à la norme en vigueur dans les années cinquante. Toutefois la passion est là, bien présente, ancrée, indéboulonnable.

C’est à mon avis vers ces personnes passionnées, qu’elles soient dans la fleur de l’âge ou plus riches d’expériences, qu’il faut œuvrer et faciliter la pratique de la spéléologie. Car l’important est là, comme le dit un de mes compagnons de jeux : « mon ciel bleu à moi c’est d’être sous terre… »

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Spéléo Magazine n°67

Me voilà tout juste de retour de la dix-neuvième rencontre d’Octobre du SpéléoClub de Paris, qui s’est déroulée à Saint-Jean-en-Royans, dans la Drôme, où j’étais à la recherche d’informations pourquoi pas inédites et, qui « collent » à l’actualité spéléologique du moment. Le thème retenu cette année était « les écoulements et les drains noyés »! Un truc de plongeur! Qu’allais-je donc faire dans cette réunion à part rencontrer à cette occasion ….

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Spéléo Magazine n°63

Les comportements de mes amis spéléologues connaissent comme mes pauvres actions financières d’importantes fluctuations. En effet, force est de reconnaître que notre microcosme est bien le reflet d’un monde dont la sagesse semble ne plus être une vertu cardinale. Le meilleur et le pire coexiste aussi au fond de nos gouffres et dans la tête de ceux qui y cherchent paix et voluptés esthétiques.

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Spéléo Magazine n°60

Parmi les joies que nous offre l’exploration souterraine, il y a bien sûr celle de la très grande profondeur, qui nous entraîne maintenant au-delà des -2000, une cote qu’on n’imaginait pas il y a seulement quelques années. Mais il y a aussi la construction patiente d’un grand réseau, à coup de jonctions successives entre des cavités déjà connues, dont on sait qu’elles sont en relation géologique, et dont on pressent la connexion humaine…

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