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Spéléo Magazine 75

La notion de « libre accès » aux cavités est une notion bien présente chez nous. Elle est souvent mise en avant, devant les fermetures et les interdictions que nous pouvons parfois qualifier d’excessives. Mais le libre accès nécessite d’être responsable dans la manière de pratiquer notre activité favorite. Mais pas seulement.
Aujourd’hui, la gestion de notre patrimoine souterrain est de plus en plus confrontée à des plans gouvernementaux ou des directives européennes qui, si nous n’y prenons pas garde, diminueront notre accès aux cavités. Certes, et nous en avons bien conscience, il faut de l’énergie et du temps pour marquer notre territoire, par exemple avec la constitution du réseau Natura 2000. Par ce réseau l’Europe s‘est lancée dans la réalisation d’un inventaire des sites écologiques dont les deux objectifs sont : préserver la diversité ­biologique et valoriser le patrimoine naturel de nos territoires par le biais de deux directives : la directive « Oiseaux » et la directive « Habitats faune flore ». Mais ­d’autres possibilités existent…
Avez-vous entendu parlé également du PDESI : Plan Départemental des Sites et ­Itinéraires relatifs aux sports de pleine ­nature ? Ce document recense les espaces, sites et itinéraires où s’exerce l’ensemble des sports de nature. C’est surtout un outil d’aide à la décision, pour prioriser et planifier les actions départementales en faveur des sports de nature !
Connaissez-vous également le concours « Destinations Touristiques Européennes d’Excellence » (EDEN) qui met à l’honneur les destinations particulièrement engagées dans un développement touristique durable. Elle regroupe toutes les destinations (littorales ou intérieures) dont l’offre touristique repose sur des sources d’eau naturelles et qui respectent les ­critères d’éligibilité.
Et enfin, avez-vous connaissance du changement notable pour nos professionnels de la spéléologie et du canyon, lié à la transformation du Brevet d’État en un ­diplôme d’État. Seul un mot change et pourtant les conséquences sont susceptibles de réserver plus d’une surprise…
Heureusement, chaque balade souterraine, avec son lot de souvenirs marquants, m’apporte l’énergie nécessaire pour lutter contre toutes ces restrictions abusives.

Serge Caillaut

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Spéléo Magazine 74

Une question me trotte dans la tête depuis quelque temps déjà. Je n’ose vous la soumettre : aujourd’hui, faut-il encore équiper les gouffres hors crue ? ! Une interrogation qui paraît bien saugrenue n’est-ce pas ! Elle semble à l’inverse des préconisations diffusées depuis toujours par notre enseignement spéléologique. La progression souterraine évolue en permanence, parfois influencée par des modes passagères. Observons un puits lambda. Nous trouvons des pitons et des spits qui datent de l’époque des échelles souples. Ils sont installés généralement au ras de la margelle, souvent à la hauteur des chevilles où le confort et les frottements n’étaient qu’une vue de l’esprit. Puis vint la généralisation de la remontée sur corde simple. Les ancrages sont installés afin que notre ficelle ne touche pas, en aucune mesure, la paroi. Après quelques événements dus à l’arrivée soudaine d’eau empêchant toute remontée vers la surface, nous avons cherché à équiper le plus loin possible de la colonne de liquide, parfois au prix de quelques acrobaties. Enfin l’élévation sur corde au moyen du bloqueur de pied a fait évoluer la philosophie de notre progression. Elle s’apparente étrangement au style de la remontée sur nos bonnes vieilles échelles d’antan. Un équipement contre paroi s’avère par conséquent plus performant, plus agréable, moins épuisant qu’une montée plein vide, en fil d’araignée ; il économise aussi les longues mains courantes, donc du poids, du temps, etc. Le frottement zéro reste préconisé même si les fabricants de corde cherchent et proposent depuis peu des produits résistant nettement mieux à l’abrasion. La science météorologique a bien évolué. Elle est devenue fiable sur plusieurs jours et précise sur une journée. Quand nous avons la certitude du « créneau » beau temps pendant toute notre course souterraine alors pourquoi persévérer à équiper hors eau, quand elle n’est pas au rendez-vous. L’himalayiste joue déjà avec les prévisions météo via son routeur pour tenter son sommet entre deux averses de neige… Les marins au long cours également… L’équipement souterrain fixe, prévu sur une longue période mérite toutefois d’être installé hors de la colonne d’eau. Bonnes explorations estivales.

Serge Caillault

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Spéléo Magazine n°71

Le retour estival des grottologues marque le bilan d’une riche saison d’explorations souterraines. Cette année, comme toutes les années, la moisson a été fructueuse. Elle marque durablement la vitalité de notre activité. Le karst est sillonné intensivement à la recherche du moindre indice qui ouvrira les portes de la découverte et donc d’un plaisir… rarement sevré, toujours renouvelé, jamais égalé.

Cependant, aujourd’hui encore j’entends la même litanie sur l’age des pratiquants, toujours plus élevé. Sur le renouvellement des effectifs et/ou son augmentation qui ne vient pas, ou alors avec trop de parcimonie.

Dans les faits, la durée moyenne de l’activité est de 3 à 5 ans, quel que soit la tranche d’âge considérée. Néanmoins, si l’on regarde honnêtement notre activité, elle n’a rien de transcendant pour un jeune : aller se foutre dans la boue, jusqu’au cou, dans le froid et l’humidité à l’abri de tout regard ou spectateur.

Alors la réflexion m’amène à dire que certainement la grottologie n’est pas un sport pour les moins de 25 ans ; à part la sortie ou les quelques sorties de découverte ou d’initiation. Sur l’ensemble, rares sont ceux qui poursuivent…

Dernièrement, j’étais invité pour une séance photos dans un joli karst du sud de la France. Nous étions six. La moyenne d’âge avoisinait les 65 ans et encore parce que j’étais présent, faisant chuter l’age moyen de l’équipe, dans sa prime jeunesse ! Dans le groupe, Jean, 67 ans. Il a découvert le monde souterrain pour la première fois à 62 ans. Depuis, plusieurs fois par semaine, il prospecte, découvre et réalise des explorations dans le massif situé non loin de sa demeure. Certes la vitesse de progression pour franchir les obstacles s’apparente à la norme en vigueur dans les années cinquante. Toutefois la passion est là, bien présente, ancrée, indéboulonnable.

C’est à mon avis vers ces personnes passionnées, qu’elles soient dans la fleur de l’âge ou plus riches d’expériences, qu’il faut œuvrer et faciliter la pratique de la spéléologie. Car l’important est là, comme le dit un de mes compagnons de jeux : « mon ciel bleu à moi c’est d’être sous terre… »

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Spéléo Magazine n°69

Généralement, lors des interviews ou des échanges que je peux avoir avec des personnes complètement étrangères au milieu de la spéléologie, j’ai ces fameuses questions : mais qui êtes-vous, spéléologues? Que cherchez-vous vraiment, làbas, sous terre, dans le noir et l’humidité?

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Spéléo Magazine n°67

Me voilà tout juste de retour de la dix-neuvième rencontre d’Octobre du SpéléoClub de Paris, qui s’est déroulée à Saint-Jean-en-Royans, dans la Drôme, où j’étais à la recherche d’informations pourquoi pas inédites et, qui « collent » à l’actualité spéléologique du moment. Le thème retenu cette année était « les écoulements et les drains noyés »! Un truc de plongeur! Qu’allais-je donc faire dans cette réunion à part rencontrer à cette occasion ….

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