Catégorie :

Spéléo Magazine 79

Lapalissade aurait très certainement exprimé que sans lumière, impossible de progresser sous terre d’où en découle cette évidence : il est important de bien voir !

Nous avions l’éclairage acétylène, pas encore totalement disparu de la panoplie du spéléologue, certes, mais qui tend à disparaître peu à peu sauf pour certains irréductibles qui préfèrent une lampe à carbure qui se coince dans chaque anfractuosité où la flamme vacillante reste aléatoire à chaque pas, à chaque courant d’air, à chaque choc, à chaque goutte d’eau. Pour être bref, « un truc qui ne marche jamais mais qui néanmoins procure un semblant de chaleur et de luminosité monochrome à tendance rougeâtre certainement rassurante » aux nouvelles lampe à Leds dont la simplicité d’utilisation se résume à l’interrupteur « On » et « Off ».

Toutefois et comme à chaque nouvelle technologie, son lot de bricoleurs ­ « Géotrouvetout » proposent un produit plus performant que le précédent ou que le voisin comme une course permanente à recherche de la plus « grosse » ! Pour moi, la question demeure, en dehors d’une température de couleur proche du soleil et qui s’approche de notre angle de vision, qui consiste à savoir : faut-il voir de plus en plus loin ou de mieux en mieux ? Les deux me direz-vous… OK, mais alors, et c’est l’expérience qui parle : quand au cours d’une exploration souterraine, vous recevez une multitude de flashs intenses, tels des éclairs dans la cornée à la limite de la lésion irrémédiable, qui vous aveuglent à chaque fois que vous interpellez votre camarade du jour ; je vous assure que vous terminez votre randonnée passablement énervée en pestant contre celui (ceux) qui ne maîtrise (nt) pas la bienséance, donc la technicité du produit qu’il (s) porte (nt) sur le crâne et qui consiste à régler son spot quant on s’adresse à son voisin.

Voir bien et mieux tout à fait d’accord, mais pas dans l’aveuglement du toujours plus. Cherchons maintenant à gagner en poids et en autonomie… Quant à la chaleur de la flamme, elle est judicieusement remplacée, par des textiles de plus en plus performants, de plus en plus confortables, de plus en plus légers…

Serge Caillault

Publié le