Édito du Spéléo magazine n°103

Nous vivons actuellement une “belle” sécheresse (historique ?) qui nous ouvre les portes de conduits jusqu’alors rarement accessibles pour le spéléologue non ­plongeur, et qui permet également de belles perspectives pour les plongeurs souterrains. L’exemple typique situé dans le massif du Vercors est la grotte de Bournillon. Les réseaux terminaux, continuellement noyés, se sont asséchés pendant de longues périodes (au-delà de trois semaines), ces deux dernières ­années, offrant l’opportunité de réaliser des plongées de plus en plus profondes et engagées en fond de réseau. Précédemment ces galeries n’étaient accessibles que quelques jours après des années sans possibilité de les revisiter. Une quantité d’autres réseaux à travers la France, mais pas seulement, sont dans le même cas pour notre plus grand bonheur !

Ces sécheresses, définies comme un déficit en eau sur une période relativement longue, font partie des extrêmes climatiques à fort enjeu sociétal. La connaissance de l’évolution ­passée et future des sécheresses est un enjeu essentiel. Cette situation est peut-être aussi un véritable paradoxe. Nous avons eu des inondations dites historiques en début d’année ainsi que des épisodes cévenols exceptionnels.

Le changement climatique, du fait de l’augmentation de l’évaporation liée à la hausse des températures joue aussi sur une grande majorité des glaciers des Alpes qui fondent chaque année pratiquement à vue d’œil, où les moulins de glace disparaissent pour en laisser naître d’autres plus en altitude. Sous terre, la disparition progressive de la glace est aussi perceptible, laissant place parfois à des ouvertures jusqu’à aujourd’hui insoupçonnées. Mais faut-il se réjouir de ce dérèglement climatique, même s’il nous ouvre de belles perspectives d’explorations ? Approchons-nous, en ce début de siècle, d’une zone crépusculaire de risques météorologiques ? Les saisons ne sont plus définies : auparavant, en hiver la neige, au printemps la fonte de celle-ci, en été les orages et à l’automne la période la plus stable pour effectuer des excursions souterraines aux risques de crues élevées. Il nous faut attendre maintenant la fameuse “fenêtre” météo…

Serge Caillault

 

Sommaire du Spéléo magazine n°103

 

Infos

Papouasie : Expédition Ghost Rivers

Autriche : –1 560 m pour le réseau Hilatz

Parutions

Système Lignin-Coulomp-Chamois : –1 000 en vue

Plongée

Grotte de Bournillon : les siphons Alpha et Beta

Récit

Système Lignin-Coulomp-Chamois : –1 000 en vue

Concours photo

Vincent Bougeard/BreizhXtrem

TGT

Gard : réseau Bernard Magos

Carrière

Isère : mine de Mésage

Canyon

Seconde Expédition pour Canyon y Machete