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Spéléo Magazine 103

Nous vivons actuellement une “belle” sécheresse (historique ?) qui nous ouvre les portes de conduits jusqu’alors rarement accessibles pour le spéléologue non ­plongeur, et qui permet également de belles perspectives pour les plongeurs souterrains. L’exemple typique situé dans le massif du Vercors est la grotte de Bournillon. Les réseaux terminaux, continuellement noyés, se sont asséchés pendant de longues périodes (au-delà de trois semaines), ces deux dernières ­années, offrant l’opportunité de réaliser des plongées de plus en plus profondes et engagées en fond de réseau. Précédemment ces galeries n’étaient accessibles que quelques jours après des années sans possibilité de les revisiter. Une quantité d’autres réseaux à travers la France, mais pas seulement, sont dans le même cas pour notre plus grand bonheur !

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Spéléo Magazine 74

Une question me trotte dans la tête depuis quelque temps déjà. Je n’ose vous la soumettre : aujourd’hui, faut-il encore équiper les gouffres hors crue ? ! Une interrogation qui paraît bien saugrenue n’est-ce pas ! Elle semble à l’inverse des préconisations diffusées depuis toujours par notre enseignement spéléologique. La progression souterraine évolue en permanence, parfois influencée par des modes passagères. Observons un puits lambda. Nous trouvons des pitons et des spits qui datent de l’époque des échelles souples. Ils sont installés généralement au ras de la margelle, souvent à la hauteur des chevilles où le confort et les frottements n’étaient qu’une vue de l’esprit. Puis vint la généralisation de la remontée sur corde simple. Les ancrages sont installés afin que notre ficelle ne touche pas, en aucune mesure, la paroi. Après quelques événements dus à l’arrivée soudaine d’eau empêchant toute remontée vers la surface, nous avons cherché à équiper le plus loin possible de la colonne de liquide, parfois au prix de quelques acrobaties. Enfin l’élévation sur corde au moyen du bloqueur de pied a fait évoluer la philosophie de notre progression. Elle s’apparente étrangement au style de la remontée sur nos bonnes vieilles échelles d’antan. Un équipement contre paroi s’avère par conséquent plus performant, plus agréable, moins épuisant qu’une montée plein vide, en fil d’araignée ; il économise aussi les longues mains courantes, donc du poids, du temps, etc. Le frottement zéro reste préconisé même si les fabricants de corde cherchent et proposent depuis peu des produits résistant nettement mieux à l’abrasion. La science météorologique a bien évolué. Elle est devenue fiable sur plusieurs jours et précise sur une journée. Quand nous avons la certitude du « créneau » beau temps pendant toute notre course souterraine alors pourquoi persévérer à équiper hors eau, quand elle n’est pas au rendez-vous. L’himalayiste joue déjà avec les prévisions météo via son routeur pour tenter son sommet entre deux averses de neige… Les marins au long cours également… L’équipement souterrain fixe, prévu sur une longue période mérite toutefois d’être installé hors de la colonne d’eau. Bonnes explorations estivales.

Serge Caillault

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Spéléo Magazine 73

L’espace de jeux de toutes les activités de surface, par exemple la randonnée, l’alpinisme, l’escalade, le canyon, etc., pour n’en citer que quelques-unes se restreint au fur et à mesure que le temps s’écoule. Cet état de fait est principalement dû à une urbanisation tentaculaire de nos terres «naturelles». Le terrain libre se rétrécit, parqué, encerclé par des interdictions de pénétrer ici ou là, demandant de plus en plus d’anticipation, d’organisation, d’autorisations pour assouvir pleinement sa passion. J’ajouterais, histoire de cerner au mieux le problème actuel, l’émergence d’une tendance systématique à «ouvrir le parapluie» pour ne pas être tenu responsable de quoi que ce soit. Comme conséquence directe l’apparition de plus en plus fréquente d’interdictions imposées par les propriétaires terriens, les élus communaux, territoriaux…
Le monde judiciaire renforce cet état d’esprit, recherchant, en cas de problème, non pas exclusivement s’il y a eu erreur dans la pratique sportive de l’individu ou du groupe mais à qui appartient le territoire où a eu lieu l’accident !
Je me pose également la question des défenseurs de la nature, pas tous heureusement, qui pour quelques chauves-souries pendues au plafond d’une cavité à quelques quarante mètres de haut sont prêt à en interdire l’accès à tout être humain, sans concertation préalable des utilisateurs de cet espace ! La liberté et la responsabilité sont aujourd’hui en pleine agonie.

Paradoxalement la pratique de la spéléologie s’étend au fur et à mesure des découvertes… élargissant chaque jour son terrain de jeu. Je m’explique. Combien de gouffres et de grottes ont été mise à jour depuis les années 70, offrant ainsi un éventail de possibilités quasi inépuisables. À une époque pas si lointaine, il était courant, les jours de weekends prolongés, d’attendre le passage quatre ou cinq équipes aux entrées des classiques souterraines. Rien de tel aujourd’hui … à se poser la question de savoir où sont passés les spéléos ? Non il n’ont pas disparu, ils œuvrent dans un univers toujours plus grandiose …

Serge Caillault

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Spéléo Magazine n°69

Généralement, lors des interviews ou des échanges que je peux avoir avec des personnes complètement étrangères au milieu de la spéléologie, j’ai ces fameuses questions : mais qui êtes-vous, spéléologues? Que cherchez-vous vraiment, làbas, sous terre, dans le noir et l’humidité?

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